La ronde de la vie (6) Entrez dans la ronde !
Citation
CTA. 2000. La ronde de la vie (6) Entrez dans la ronde ! . Spore 2000. CTA, Wageningen, The Netherlands.
Permanent link to cite or share this item: https://hdl.handle.net/10568/62893
Abstract/Description
La ronde de la vie (6) Entrez dans la ronde !Ne bougez pas. Ou alors, soyez prudent.À l’aube du nouveau millénaire, le maître mot de l’agriculture et du développement rural des pays ACP pourrait bien être ' mobilité '. La mobilité des...
Notes
Ne bougez pas. Ou alors, soyez prudent.
À l’aube du nouveau millénaire, le maître mot de l’agriculture et du développement rural des pays ACP pourrait bien être ' mobilité '. La mobilité des gens, la mobilité des biens, la mobilité des idées, des connaissances et du capital.
Une croissance démographique rapide est prévue dans les premières décennies. La dégradation des conditions de l’agriculture dans certaines zones, l’augmentation des capacités techniques de production agricole dans d’autres régions, l’attraction croissante des villes, tout cela va encourager ou forcer des dizaines de millions de ruraux à quitter leurs campagnes. ' Migrations internes ', disent les experts lorsqu’elles se passent à l’intérieur d’un même pays; ' migrations ' tout court lorsqu’elles se passent, et sont autorisées, d’un pays à l’autre. C’est vers 2010 qu’en Afrique la population urbaine dépassera la population rurale. C’est la fin de la vie rurale telle que nous la connaissons, mais cela ne signifie pas nécessairement l’effondrement de la société rurale. La vie rurale va changer et pourrait même s’améliorer pour ceux qui choisiront de la poursuivre. Et puisque cet article est lu principalement par des gens qui s’intéressent au développement rural, nous pouvons admettre, entre nous, que la ville n’est pas forcément la porte de l’enfer, comme certains le craignent? D’une certaine façon, après tout, la ville fonctionne. Pour la communauté agricole, sur un plan matériel, elle représente un marché. Ah! le mot est lâché!
Pénétrer le marché, satisfaire le marché, conquérir le marché… Parlons-en du marché, puisque, aujourd’hui, ce mot ponctue tout discours abordant l’avenir de l’agriculture dans les pays ACP. Mais le marché mondial pourrait bien être moins fabuleux qu’il n’y paraît. La communauté agricole ACP ferait peut-être bien d’envisager la question sur le long terme : ' Et s’il n’y avait pas, ou plus, de marché mondial? ' Franchement, si l’augmentation de la population et le renouvellement des traditions agricoles promettent de continuer à faire augmenter la production alimentaire, on voit mal cependant d’où viendra l’énergie nécessaire au fonctionnement du marché libre et sans entraves tel qu’il est promu aujourd’hui. Le prix de l’énergie est prévu à la hausse, des pénuries sont envisagées. Les pays en développement éprouveront de plus en plus de difficultés à accéder au marché mondial en raison des coûts croissants de l’énergie pour le transport. Les gouvernants de ce monde vont chercher, dès le début du millénaire, à contrôler l’usage de l’énergie, à travers un mécanisme tel que la 'police du carbone ', qui freinera ou punira l’usage excessif de certains carburants. Il pourrait y avoir des obstacles, sinon des embargos, sur le transport aérien des mangues, des haricots verts et tant d’autres produits du Sud vers les marchés du Nord.
Les régions du monde, y compris celles de la communauté ACP, deviennent de plus en plus interdépendantes, mais il est probable que nos horizons seront régionaux plutôt que globaux. Nous serons à l’écoute du monde et de sa diversité d’idées et de réussites, y compris dans les domaines de la recherche et de la pratique agricoles, et de la gouvernance. Car de la manière dont nous organisons notre place dans le monde dépendront nos chances de succès face au défi d’un accroissement de la production agricole. Et nous en venons ainsi à la manière dont nous communiquons.
' Aidez-nous. Nous souffrons beaucoup, en Afrique. Nous les enfants, nous n’avons aucun droit. Nous n’avons rien à manger. Nous souffrons de la guerre et des maladies. Nous avons des écoles, mais nous manquons d’éducation. Nous voulons étudier pour être comme vous, en Afrique. '
Lettre que portaient Yaguine Koita et Fode Toukara, trouvés morts dans le train d’atterrissage d’un avion arrivant à Bruxelles en provenance de Conakry, 1999.
Collections
- CTA Spore (French) [4643]