La surprise du lac Victoria
Citation
CTA. 2002. La surprise du lac Victoria. Spore, Spore 99. CTA, Wageningen, The Netherlands
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Abstract/Description
Une vingtaine d’espèces de la famille des poissons ciclidés — supposée éteinte — se sont remarquablement adaptées aux mutations écologiques du Lac Victoria et sont de retour. Les chercheurs avaient été surpris d’apprendre en 1997 que les...
Notes
Une vingtaine d’espèces de la famille des poissons ciclidés — supposée éteinte — se sont remarquablement adaptées aux mutations écologiques du Lac Victoria et sont de retour. Les chercheurs avaient été surpris d’apprendre en 1997 que les pêcheurs locaux prenaient à nouveau des ciclidés, et avaient hâte de comprendre pourquoi.
Revenons aux années 50, lorsque des alevins de perches du Nil furent lâchés dans le lac. On pensait que ce grand poisson prédateur, riche en protéines, était plus utile et plus nutritif pour les communautés vivant au bord du lac que le petit assortiment de plus de cinq cents types de ciclidés qui peuplaient le lac à cette époque.
Dans les années 80, il devint clair qu’un désastre écologique avait été déclenché. Les perches du Nil se nourrissaient des espèces locales, réduisant leur nombre. Le volume d’algues, nourriture des ciclidés, s’était brusquement accru, réduisant la quantité de lumière et d’oxygène et menaçant la survie de quelques espèces, qui ne pouvaient plus identifier les fines algues pour se nourrir, ni les partenaires potentiels pour se reproduire. Deux cents espèces locales de poissonfinirent par disparaître.
Les 20 espèces qui sont réapparues le doivent largement à leurs yeux, à la sélection naturelle et à l’adaptation. Des recherches conduites par l’Institut pour l’évolution et les sciences écologiques de l’Université néerlandaise de Leiden et par des institutions locales ont révélé, en février 2002, que les espèces les moins sensibles à la lumière comme l’ Haplochromis pyrrhocephalus ont été les moins perturbées par le changement environnemental. De plus, elles ont adapté leurs yeux à une eau moins claire et moins brillante et ont commencé à s’attaquer à des organismes plus grands, donc plus faciles à distinguer. Les survivants ont aussi adapté leurs branchies. Comparés à leurs ancêtres des années 60, ils peuvent maintenant augmenter leur prise d’oxygène à partir d’une eau plus pauvre en oxygène. Les filtres de leurs branchies se sont adaptés à des proies plus grandes.
Les vingt survivants offrent une petite lueur d’espoir quant à la capacité d’adaptation de la nature, même s’ils ne résolvent en rien le désastre écologique du lac Victoria.
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Capable de se débrouiller dans l'eau trouble, Haplochromis pyrrhcephalus s'est bien adapté au nouvel environnement.
Subjects
AGRICULTURE EN GÉNÉRAL;Collections
- CTA Spore (French) [4636]