Promouvoir de bonnes pratiques de pêche
Citation
CTA. 2004. Promouvoir de bonnes pratiques de pêche. ICT Update, Numéro 16. CTA, Wageningen, The Netherlands
Permanent link to cite or share this item: http://hdl.handle.net/10568/64667
External link to download this item: http://hdl.handle.net/10568/91579
Abstract/Description
Margot Collett décrit comment dans l’estuaire de la Great Fish River en Afrique du Sud, un dispositif de télémétrie acoustique est utilisé pour suivre deux espèces particulières.
Notes
Sur un bateau dans l’estuaire de la Great Fish River, dans la province du Cap Est en Afrique du Sud, des chercheurs sont rassemblés autour de l’écran d’un ordinateur portable qui affiche une série de points mouvants indiquant les mouvements des poissons sous les eaux. Science-fiction ou excès de la science ? Ni l’un, ni l’autre. Ces chercheurs de l’institut sud-africain South African Institute for Aquatic Biodiversity (SAIAB) et de l’institut norvégien Norwegian Institute for Nature Research (NINA) ont uni leurs efforts dans un projet utilisant la télémétrie acoustique, ou marquage électronique, pour contrôler le nombre et le comportement de deux espèces de poissons - le " spotted grunter " et le
" dusky kob " - lors de leur migration entre la haute mer et l’estuaire. Les conclusions de ce projet seront utilisées pour promouvoir des pratiques de pêche plus durables afin de protéger les ressources de l’estuaire.
Après être nés en mer, le " spotted grunter " (Pomadasys commersonnii) et le " dusky kob " (Argyrosomus japonicus) entrent dans les eaux riches en nutriments de l’estuaire où ils passent les premières années de leur vie. Les jeunes représentants de ces deux espèces y sont aussi l’objet d’une exploitation intensive à la fois par les communautés locales pour leur propre subsistance et par les pêcheurs de loisirs, à tel point que la durabilité de ces pêcheries est menacée. Une meilleure gestion des ressources, basée sur une bonne connaissance de la biologie des populations, de l’habitat et du comportement migratoire des espèces est d’une importance cruciale. Le but de ce projet est de décrire les déplacements des poissons, le temps qu’ils passent en mer et dans l’estuaire, et le moment de leur migration entre ces deux habitats. Les réponses à ces questions permettront de faire avancer le développement durable des pêcheries et fourniront aux autorités locales et nationales les informations dont elles ont besoin pour garantir une répartition équitable des ressources de l’estuaire entre les différents groupes d’utilisateurs.
Le matériel de télémétrie est composé d’un transmetteur acoustique à batterie (marque à poissons) qui est soit attaché extérieurement, soit implanté de manière chirurgicale. Chaque transmetteur émet des signaux codés spécifiques sur une fréquence donnée et permet de localiser plusieurs poissons à la fois. Les signaux transmis sont récupérés de deux manières. Des hydrophones stationnaires (récepteurs sous-marins d’enregistrement des données), suspendus à des bouées placées dans l’estuaire sont utilisés pour contrôler la présence ou l’absence de poissons dans un rayon donné. Les chercheurs peuvent aussi se servir d’un hydrophone à main pour localiser de plus près les poissons à partir d’un bateau. Les signaux sont transférés vers un ordinateur portable qui convertit les séquences sonores en données spatiales à haute résolution indiquant la position, la direction et la vitesse de déplacement de chaque poisson.
Le marquage électronique est un outil NTIC parfaitement adapté à la surveillance des poissons migrateurs tels que le " spotted grunter " et le " dusky kob ". Contrairement aux ondes radio, les signaux acoustiques ne sont pas gênés par la conductivité des eaux salées de l’estuaire. Les informations recueillies à l’aide de cette technique permettent à l’équipe de chercheurs de coupler les données sur les prises et les tentatives des pêcheurs aux calculs des déplacements des poissons, afin d’évaluer les risques d’appauvrissement localisé pour chaque espèce. Les chercheurs espèrent également pouvoir étudier l’efficacité de diverses stratégies de protection des jeunes poissons, telles que la création de zones protégées au sein de l’estuaire où la pêche serait totalement interdite.
Les méthodes et les conclusions de ce projet pourraient être appliquées bien au-delà de cet estuaire. Elles pourraient également aider au développement de stratégies d’exploitation durable des réserves naturelles de poissons pour divers secteurs de l’industrie de la pêche au niveau national. " Les techniques employées dans cette initiative pourraient aussi être utilisées dans le travail que nous faisons actuellement à Kosi Bay [700 km plus loin], où les principales activités de pêche de loisirs ou de subsistance visent les mêmes espèces que celles étudiées dans l’estuaire de la Great Fish River ", nous dit Steven Weerts, assistant de recherche à l’University of Zululand. " Les collaborations institutionnelles de cette nature sont d’une immense valeur car elles permettent le transfert de connaissances et de compétences et contribuent à renforcer les capacités locales. "
Dans l’avenir, les chercheurs de l’équipe prévoient de combiner les données biologiques et physiques obtenues grâce au marquage des poissons à des données de télédétection telles que, par exemple, les températures de surface de la mer et de l’estuaire. Ils pourraient ainsi établir un lien entre les déplacements et le comportement des poissons et les processus océanographiques. Cela constituerait une dernière avancée majeure pour comprendre la répartition des poissons migrateurs en relation avec les modifications de leur environnement physique et biologique à une échelle saisonnière et même quotidienne.
Margot Collett est responsable des communications au SAIAB. Pour de plus amples informations :
www.saiab.ru.ac.za/story25.htm.
Subjects
TIC;Collections
- CTA ICT Update [578]